Le changement climatique se manifeste par plus de catastrophes naturelles, mais aussi et surtout des temperatures plus élevées dans nos contrées tempérées. Avec Paris Wine Club, nous regardons si le changement climatique est égal a plus d'alcool dans nos vins? Sommes nous condamnés à déguster des vins plus fort en alcool?
Le changement climatique nous rend tous ivres?
Est-ce que le changement climatique nous rend tous ivres ?
Il vous est sûrement déjà arrivé de déguster un vin très fort en alcool, un vin Californien ou du Sud-Ouest par exemple, qui vous étonne à quel point il vous réchauffe en une simple gorgée. Si un vin est trop riche en alcool, cette sensation de chaleur sera frappante et désagréable.
Quel niveau d’alcool habituellement dans un vin?
Pour qu’une boisson alcoolisée puisse être désignée comme du vin il faut que son niveau d’alcool soit au minimum de 8.5%, en Allemagne on trouve des exceptions avec des Treckenberreausele à 7-8% d’alcool. Cependant, il est de plus en plus courant de trouver des vins qui tirent à 15% dans les climats modérés et chauds, ce qui nous semblait beaucoup il y a peu, devient une norme. Mais pourquoi certains vins, que nous trouvons en France par exemple, sont-ils de plus en plus élevés en alcool ?
Tout d’abord regardons la vinification
Pour faire du vin, il faut transformer le sucre du raisin en alcool. Lorsque les baies de raisins ont été pressées, le vigneron va procéder à la fermentation alcoolique. Par ce procédé, il va transformer le sucre présent dans le jus en alcool grâce à des levures qui mangent le sucre. Elles libèrent à ce moment là du CO2 et transforme le sucre en alcool. Dans ce cas, si le vigneron travaille avec des raisins très mûrs, gorgés de soleil, le taux de sucre dans ces baies de raisin ,et par conséquent, dans le jus non fermenté va être élevé. Concrètement, pour résumer, plus il y a de sucre dans le raisin, dû à son degré de maturité, plus le potentiel alcoolique du vin sera élevé. Pour en savoir plus sur ces éléments, regarder la formation WSET en Vins niveau 1 https://pariswineclub.fr/wset-1/ .
Vendanger plus tôt?
La recherche suggère que nos températures pendant la saison agricole devraient augmenter de 2 degrés Celsius d’ici 2050. Les températures ont déjà augmenté de 1.3 degrés Celsius pendant la saison agricole au cours de la seconde partie du XXeme siècle. Vous me direz, pourquoi ne pas vendanger plus tôt afin d’avoir des raisins moins murs, moins empreints de soleil et de sucre ? C’est possible certes, mais la recherche a également montré que dans certaines régions où les vendanges étaient réalisées plus tôt, les vignerons ont récolté des raisins plus chauds, avec une baisse observée des composantes aromatiques et un risque plus élevé de dessiccation du fruit.
Changement climatique égal plus d’alcool dans nos verres?
Tous les cépages ne sont pas égaux, certains sont sensibles et s’accommodent à des climats avec un faible ensoleillement. Mais d’autres sont plus résistants aux températures élevées. Ils en ont même besoin pour atteindre leur maturité optimale. C’est le cas du cépage le Cabernet Sauvignon qui peut avoir une aromatique proche du poivron vert (les pyrazines) si les baies n’ont pas reçu assez de soleil. Dans tous les cas, l’aromatique pour un même cépage qui a évolué dans des conditions climatiques différentes sera different, mais aussi le potentiel alcoolique du vin bien entendu!
Evoluer pour s’adapter?
Dans le Bordelais, une réflexion a mené des viticulteurs à se tourner vers de nouveaux (et parfois d’anciens cépages).Pour les appellations d’origine contrôlée Bordeaux et Bordeaux supérieur. En effet, les viticulteurs volontaires pourront planter et vinifier sept cépages qui ne figurent pas dans le cahier des charges desdites appellations. Certains sont d’anciens cépages oubliés, d’autres sont déjà plantés au Portugal, le dernier tiers sont des hybrides. Une anticipation de l’accélération du changement climatique à venir qui conduit les viticulteurs à adapter leurs choix de cépages au climat pour éviter des vins trop riches en alcool. Alors peut être que le Bordeaux supérieur AOC du futur n’aura pas le même goût qu’il a actuellement. Mais au moins il gagnera en buvabilité et personne ne se sentira ivre après 2 gorgées !
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